Montar a París

Collecté en 2000 Sur la Commune de Alpuech Voir sur la carte
J'apporte des précisions ou
je demande la traduction >

Introduction

La nostalgie du pays a certainement aidé à maintenir la langue occitane et quelques traditions ancestrales, par le biais des mouvements folkloristes.

Vidéo

© Institut occitan de l'Aveyron - Réalisation Amic BEDEL

François BLANCHER

né en 1925 à Alpuech, décédé en 2013.

Transcription

Occitan
Français
« Presque totes aquelses que an quicòm avián des machinsa París, de bonhats o cafès, o… Ah oui.E totes èran estats un pauc installats a París. Oui.
Èran mai considerats que ara parce que, malgré qu'agèsson ganhat un pauc d'argent, cranavan pas coma aquelses de uèi. Uèi, n'i a un tropèl que se figuran d'avure ganhat d'argent e vos montarián dessús ! Vos dirián pas mème bonjorn ! E ? E portent, les avèm cone(g)uts joves ! Et ouimès son ven(g)uts presqu'arnhós. Que les altres, podiatz les trobar que fasián pas mai atencion que èra un paure o que èra un riche. Aquò èra pareil.Mès sonca ara, tot aquò a cambiat ! Et oui. M'enfin, aquò's atau, i podèm pas res.
N'i aviá que avián les grands-parents que èran demorats aquí e aquelses encara que podián venir, lor venián adujar a fenar, l'estiu. Lor venián rintrar un pauc de fen. Aquelses que podián se far encara, que podián se sufire, les vièlhs, per ganhar quauques… per poire manjar.
Mès ieu i soi estat anat, un pauc, a París. E aquò fa que ambe d'anciens, que nos sèm trobats ambe de monde d'aicí o dels vilatges a costat, e quand nos trobàvem dins un cafè, de qué fasiam ? La premièira de las causas, parlàvem patoès. Alara sonca, n'i aviá que disián… Aquelses que comprenián pas :
“Ah, vous les étrangers, quand vous aurez fini, là, on comprend pas qu'est-ce que vous dites !
– Mais on parle pas mal de vous autres.
– Ah mais on n'en sait rien puisqu'on comprend rien !”
Ah oui,parce que aquò's pas… Disèm ben : “Aquò's pas polit de parlar patoès quand lo monde comprenon pas.” Mès, aicí, avèm l'abituda e aquò nos escapa per moment. Et oui,totes les païsans que i a aicí, presque totes parlan francés… patoès. Mès ara n'i a que parlan lo francés tanben mès enfin, se parlas patoès, te respòndon en patoès. »
Monter à Paris
« Presque tous ceux qui ont quelque chose avaient des machins à Paris, des bougnats ou des cafés, ou... Ah oui. Et tous avaient été un peu installés à Paris. Oui.
Ils étaient mieux considérés que maintenant parce que, bien qu’ils aient gagné un peu d’argent, ils ne crânaient pas comme ceux d’aujourd’hui. Aujourd’hui, il y en a beaucoup qui se figurent avoir gagné de l’argent et ils vous monteraient dessus ! Ils ne vous diraient même pas bonjour ! Hein ? Et pourtant, nous les avons connus jeunes ! Eh oui, mais ils sont devenus presque hargneux. Alors que les autres, vous pouviez les rencontrer, ils ne faisaient pas attention à qui était pauvre ou qui était riche. C’était pareil. Mais seulement, maintenant, tout ça a changé ! Eh oui. Mais enfin, c’est comme ça, nous n’y pouvons rien.
Certains avaient des grands-parents qui étaient restés là et ceux qui pouvaient encore venir, venaient les aider à faucher, l’été. Ils venaient leur rentrer un peu de foin. Ceux qui pouvaient encore le faire encore, qui pouvaient se suffire, les vieux, pour gagner quelques... pour pouvoir manger.
Mais moi, j’y suis allé, un peu, à Paris. Et ça fait qu’avec des anciens, nous nous sommes retrouvés avec des gens d’ici ou des villages voisins, et quand nous nous rencontrions dans un café, que faisions-nous ? La première chose, nous parlions patois. Alors seulement, certains disaient... Ceux qui ne comprenaient pas :
“Ah, vous les étrangers, quand vous aurez fini, là, on comprend pas qu'est-ce que vous dites !
– Mais on parle pas mal de vous autres.
– Ah mais on n'en sait rien puisqu'on comprend rien !”
Ah oui, parce que ce n’est pas... On dit bien : “Ce n’est pas beau de parler patois quand les gens ne comprennent pas.” Mais ici, nous avons l’habitude et ça nous échappe parfois. Eh oui, tous les paysans qu’il y a ici, presque tous parlent français... patois. Mais maintenant certains parlent le français aussi mais enfin, si tu parles patois, ils te répondent en patois. »

Localisation

Vous aimerez aussi...

En cours de chargement...