Vue générale, mars 1999

Collecté en 1999 Sur la Commune de Belmont-sur-Rance Voir sur la carte
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Introduction

Vue générale, mars 1999

« M.-L. Alary, P. Lançon et J.-Fr. Bessière ont publié en 1988 Belmont-sur-Rance.
L’abbaye puis chapitre de Belmont fut dotée richement par Diaphronisse, femme de Bernard Aton, vicomte d’Albi, en 942, selon la chronique de Flodoard. Cécile, femme du vicomte de Béziers, confirma les donations qui lui avaient été faites en 1147. De nombreuses églises en dépendaient alors : Saint-Symphorien del Mercat, Saint-Etienne de Caucas, Saint-Amans de Lizertet, Saint-Pierre de Bétirac, Saint-Léonce d’Autvillar, Saint-Privat. Sainte-Marie de Conis, Verrières, Saint-Vincent de Lacalm, Saint-Martin de Burigri (?), Saint-Pierre de Mounès, Sainte-Marie de Murasson ; plus des terres à Couffouleux, Camps et Riols et enfin Saint-Hilaire de Cabanes et Saint-Etienne de La Capelle, dans le Tarn. Les registres de reconnaissances font mention de biens importants autour de Belmont, de Murasson et de Mounés. La donation de 1147 fut complétée en 1185 et 1190 par le vicomte de Béziers, puis par les évêques de Rodez et de Vabres.
En 1146, les religieux obtinrent du pape Eugène III l’autorisation de suivre la règle de Saint-Augustin, selon l’observance de Saint-Ruff, et de devenir chapitre. Le chef du monastère ou chapitre portait le nom de prévôt, d’où le nom de prévôté donné à la maison. Jusqu’au début du XVIe siècle, il était élu par les chanoines à la pluralité des voix et son élection devait être confirmée par l’évêque de Rodez, puis par celui de Vabres (à partir de 1317). Le pape se réservait souvent la nomination, en vertu de sa primauté. A la suite du Concordat de 1516, la prévôté fut de nomination royale. « Cette dignité ne tarda pas à être mis en commande, c’est-à-dire que le roi conférait ce bénéfice à un ecclésiastique séculier qui n’était tenu ni à la vie régulière, ni à la résidence » (Hermet, Belmont, 1936).
Bernard de Blanc, prévôt, devint évêque de Vabres en 1453. En 1514, le prévôt Michel de Pontaut fit commencer la construction de l’église, selon les plans de Pierre Palangier, architecte d’Albi, et suivant la mode gothique (1514-1524). Le clocher terminé par une flèche est contemporain de celui de la cathédrale de Rodez. Il a été classé Monument historique en 1845 : haut de 74 m, il est dominé par la statue de saint Michel, terrassant le Dragon. L’archange était le patron du prévôt. L’église, elle-même, dédiée à Notre-Dame de l’Assomption a été classée Monument historique en 1928. Le porche, sous le clocher, est décoré de têtes d’anges. Au tympan du portail, le couronnement de la Vierge est entouré d’anges musiciens. Des restaurations importantes furent faites en 1845 à l’initiative de Balthasar Roque.
La résidence ou château du prévôt, contiguë à l’église devint en 1816 un petit séminaire, qui prenait lui-même la suite d’un collège fondé en 1760 par l'abbé Robert, théologal de Belmont, originaire de Combret et âgé de vingt ans à peine. Le collège fonctionnait en externat. Les élèves étaient logés et nourris par tous les habitants. Le petit séminaire eut quelques supérieurs remarquables et en particulier l’abbé Vayssier (supérieur de 1864 à 1874). C’est là que ce dernier composa son Dictionnaire patois-français réalisé avec l’aide d’informateurs venus de tous les coins du département, qui n’étaient autres que ses élèves. Au début, la formule était celle d’un petit séminaire-collège. Il y eut 300 élèves dès 1816. Puis on limita la fonction de l’établissement à celle d’un petit séminaire. On le dota d’une chapelle en 1852. Les bâtiments furent considérablement agrandis en 1863.
L’importance de la prévôté, du chapitre, du collège et du petit séminaire ne doivent pas faire oublier que Belmont fut aussi une communauté active, dotée très tôt d'un consulat de services publics (tels qu’une boucherie, affermée chaque année par le consulat). Le vieux pont rappelle aussi que Belmont était un lieu de passage et de commerce. La route était celle de Toulouse à Béziers. La construction du Canal de Languedoc détourna les voituriers, selon ce que rapporte Henry de Richeprey. Il y avait sous l’Ancien Régime quatre foires, pour les cochons et les brebis. Les porcs élevés par troupeaux de 50 à 60 têtes et nourris dans les bois de chênes étaient vendus à la foire de février et expédiés dans le Languedoc.
La paroisse (donc une partie de la commune actuelle) comptait 1800 communiants en 1512, ce qui revient au moins à 2700 habitants ! La ville perdit un tiers de sa population après la construction du Canal de Languedoc (1684). Elle eut à souffrir des calvinistes qui saccagèrent des maisons et le chœur de l’église en 1583. L’orgue et les archives de la prévôté furent brûlés. » (Jean Delmas, 1999)

Bèlmont, mars de 1999

Photo

 Vue générale, mars 1999
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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