Façade et bâtiments annexes de l'abbaye (abadiá, abadiè), mars 2001

Collecté en 2001 Sur la Commune de Sylvanès Voir sur la carte
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Introduction

Façade et bâtiments annexes de l'abbaye (abadiá, abadiè), mars 2001.

« L’abbaye de Sylvanès fut fondée en 1132 sur les terres d’Arnal du Pont, seigneur de Camarès, par Pons, seigneur de Léras (ancien château dans la commune de Saint-Félix de Lhéras près du Pas de l’Escalette), qui avait décidé de racheter là une vie de brigandage, après avoir accompli les pèlerinages de Compostelle et du Mont-Saint-Michel. En quête d’une règle, la communauté se rattacha en 1136 à l’abbaye cistercienne de Mazan, dans le Vivarais. Pons ne voulut que le nom de convers dans la nouvelle maison. Le chroniqueur Hugues note au jour de sa mort (1er août, mais année inconnue) : « il trépassa, mieux, il passa de la mort à la vie, du travail au repos, de l’exil à la patrie ». En 1153, Arnal du Pont lui-même prenait l’habit de Sylvanès. L’abbaye devint rapidement florissante, les grands seigneurs n’entrant pas dans les ordres, sans lui faire quelques donations. Elle possédait Promilhac, le Tineyral et le Grauzou ; elle avait les seigneuries d’Ouyre et de Cénomes dans le Camarès. Elle tomba en décadence vers le XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, la communauté, comprenant jadis une centaine de personnes, s’était réduite à six personnes. La Révolution n’en trouva plus que quatre. L’église fut alors dépouillée de ses meubles et de ses métaux (balustres de fer, cloches, etc.) ; les biens furent vendus en avril et juillet 1791, le monastère à Me François Carel, notaire de Camarès, et les bains, qui en dépendaient, à Jean Carel, aubergiste de Saint-Affrique. A cette époque, une grande partie des bâtiments monastiques fut démolie.
La première église fut élevée au mas du Théron, sur la rive gauche du Cabot, tandis que les moines installaient leurs cellules au mas d’Embars. Vingt à trente ans plus tard, vers 1157, l’emplacement du mas de Sallèles fut choisi pour une nouvelle bâtisse, celle que nous connaissons. « L’église de Sylvanès se présente comme une grande bâtisse sans ornements, un peu avec des allures de grange ; et ses hauts murs nus, coiffés d’un grand toit à deux rampants, ainsi que sa façade dépourvue de portail central, avec de curieux contreforts latéraux, lui donnent un aspect singulier ». (L’art cistercien, Zodiaque, 1962, p. 94). C’est un bel exemple de style cistercien, très pur (voûte en berceau brisé et chevet plat) à nef de 44 m. de long, exceptionnellement large de 14 m. (pour une voûte de tradition romane). On reconnaît dans cet édifice une influence bourguignonne et quelques traits d’architecture locale : petites baies rectangulaires à la naissance du berceau, colonnes géminées engagées à l’entrée du chœur. La croisée du transept est des plus curieuses. Alors qu’elle est formée d’une voûte brisée prolongeant celle de la nef « on a bandé, en diagonale, à l’intrados de cette voûte, de grosses nervures toriques, qui lui donnent l’aspect d’une voûte d’ogives « (Ibid., p. 97). C’est un des premiers exemples de voûte gothique réalisé en Rouergue. Le scriptorium, longtemps utilisé en bergerie, conserve deux rangées de voûtes d’ogives, retombant sur des piliers centraux, d’une ligne très pure. La salle capitulaire fut transformée au XVIIIe siècle. Ces bâtiments sont depuis 1970 la propriété de la commune de Sylvanès.
Depuis 25 ans, les Amis de l’abbaye de Sylvanès ont entrepris la restauration de l’édifice avec l’appui des pouvoirs publics (Etat, Département). Chaque année, l’association organise des concerts et une animation musicale, liturgique et culturelle, rendant sur ce plan à l’abbaye son éclat primitif. » (Jean Delmas)

Abadiè de Silvanès, març de 2001.

Photo

Façade et bâtiments annexes de l'abbaye (abadiá, abadiè), mars 2001
© Institut occitan de l'Aveyron (Villefranche-de-Rouergue)

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