Lo lanataire de Codòls

Collecté en 2000 Sur la Commune de Viala-du-Tarn Voir sur la carte
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Introduction

Les filatures étaient appelées mecanicas.

Gilbert Poujol, assisté de son épouse et de M. Ginouillac, fit fonctionner, depuis l’âge de 12 ans, la filature qui est dans sa famille depuis 1870.

Outre les deux filatures de Coudols, Buscaylet et Poujol, le Rouergue méridional comptait naguère une filature à Nant et une autre mecanica à Saint-Rome de Tarn.

La mecanica, hydraulique à l’origine, a été électrifiée en 1944.

Cette activité, complémentaire de l’élevage ovin, utilisait les laines du causse et celles du Lévézou légèrement plus longues.

Après trempage, la laine (lana), nettoyée au moulin, est lavée à grande eau puis séchée. Battue, puis ensimée, elle est précardée al lop avant le cardage définitif.

4 kg de laine forment une nappe dont on tirera les fils après un ultime cardage.

Chaque fusette porte 150 grammes de laine dont les fils seront enroulés sur l’escavèl. 

La laine du pays, blanca ou burèla, est toujours appréciée parce qu’elle est résistante, chaude et parce qu’elle ne feutre pas.

Vidéo

© Amic BEDEL - Tous droits réservés Institut occitan de l'Aveyron

Gilbert POUJOL

né en 1929 à Coudols du Viala du Tarn.

Transcription

Occitan
Français
« Sèm a Codòls, al ras del riu, aquí.
La metiam a trempar dins la pisa, aquí defòra. I passa una nuèch e la portam aquí, la passam aquí dins aquel rotlèu qu'espotís las cròtas, e pièi d'aquí la metèm dins la lavusa, dins lo bacin aquí que, en tornegent, se lava mès aquò's sale, n'i a de mèrda, per la sortir… E pièi d'aquí, quand es pròpra, la prenèm d'aquí e la passèm a l'essorusa que l'estorra, vesètz, que rage pas pus, pas seca mès presque. La sortèm un briat al solelh e aquò's finit.
L'ai(g)a… Lo riu comença a Bonlòc amont e davala aicí, vesètz. Pièi i a una paissièira aquí que mena l'ai(g)a. Aquò èra per far virar la ròda per trabalhar. Encara i es, la paissièira, aquí. L'estiu, se li aviá pas tròpa d'ai(g)a, fasiam d'estancadas que disiam. Laissàvem tornar remplir la paissièira e tornàvem dorbir. Sabètz que l'estiu raja pas gaire…
L'espandisèm alà sus la taula qu'apelam, dintra pichon a pichon e fa una napa de l'autre costat.
Voilà, c'est fini là.
Lo fial es pas finit, es pas tòrç aquí, ara lo cal passar a una autra machina que lo tòrç per lo far solide. Aquò passa aquí pièi.
Fasèm de bobinas de dos, tres, quatre fials, aquò depend la grossor que volèm far.
Pièi se met en écheveaux sus l'autra machina alà.
Autres còps, aquò marchava a l'ai(g)a, i aviá una ròda, vesètz, que fasiá virar totas las machinas.
Ieu, ai fach aquò tota ma vida, tot lo temps, aquò's de père en fils. »
Le fabricant de laine de Coudols
« Nous sommes à Coudols, près du ruisseau, là.

Nous la faisions tremper dans le cuvier en pierre, là dehors. Elle y passe la nuit et nous la portons là, nous la passons dans ce rouleau qui écrase les crottes, et puis de là nous la mettons à la laveuse, dans le bassin là, en tournant elle se lave mais c'est sale, il y en a de la merde, pour la retirer… Et puis de là, quand elle est propre, nous la prenons de là et nous la passons à l'essoreuse qui l'essore, vous voyez, jusqu'à ce qu'elle ne coule plus, pas sèche mais presque. Nous la sortons un peu au soleil et c'est fini.
L'eau… Le ruisseau commence à Bouloc là-haut et descend ici, vous voyez. Puis il y a une chaussée qui amène l'eau. C'était pour faire tourner la roue pour travailler. Elle y est encore, la chaussée, là. L'été, s'il n'y avait pas trop d'eau, nous faisions des retenues. Nous laissions remplir la chaussée et nous rouvrions. Vous savez que l'été ça ne coule pas beaucoup…
Nous la répartissons là sur la table ainsi que nous l'appelons, elle entre petit à petit et fait une nappe de l'autre côté.
Voilà, c'est fini là.
Le fil n'est pas fini, il n'est pas vrillé, maintenant il faut le passer à une autre machine qui le vrille pour le rendre solide. Ça passe là ensuite.
Nous faisons des bobines de deux, trois, quatre fils, ça dépend de la grosseur que nous voulons faire.
Puis elle se met en écheveaux sur l'autre machine là-bas.
Autrefois, ça marchait à l'eau, il y avait une roue, vous voyez, qui faisait tourner les machines.
Moi, j'ai fait ça toute ma vie, tout le temps, c'est de père en fils. »

Localisation

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